Le Kawah Ijen, "Montagne Solitaire"
Selamat pagi,
La gare de Probolinggo est réputée, d’après notre guide, comme la gare routière la moins sûre de cette partie de Java. Cela en reflet des arnaques et vols de sacs dans les soutes qui y sont fréquents. On n’aurait pu y rester qu’une petite heure mais entre des promesses de bus qui n’arrivaient pas, des revendeurs de billets peu scrupuleux et autres, nous y sommes restés un peu plus de 4 h. Avec les 4h de bus qui ont suivi, nous arrivons en fin de journée à Bondowoso et décidons d’y passer la nuit. Comme pour le Bromo, notre départ pour le plateau d’Ijen se fera en deux temps !
Le lendemain, re-petit tour de becak, dégustation de durian (ce fruit qui pue et que l’on aime ou pas), et 2h30 de minibus qui en deviennent quasiment 4…
La route est fracassée, nous sommes 18 adultes et 4 enfants c'est-à-dire une tribu, entassés dans ce collectif mais bon reconnaissons que la route est belle.
Après de belles vues sur des volcans de la région, nous traversons les plantations de café du plateau d’Ijen et arrivons à Sempol.
Nous logeons dans un hôtel tenu par une de ces plantations et sommes au calme pour nous décrasser, nous retrouver et fêter nos 6 ans de mariage en ce 17 septembre 2011…
Le lendemain nous partons à 6 h pour le cratère du Kawah Ijen. Après 30 mn de trajet en moto, nous arrivons au début du sentier menant au but de notre rando, un lac de cratère turquoise d’une très forte acidité sur les bords duquel travaillent des ramasseurs de soufre.
Nous avons dès le départ une très belle vue sur le Gunung Raung, 3 332 m, et croisons des porteurs de soufre dont la charge peut aller de 60 à 80 kg. Ils portent ça en équilibre sur leurs épaules et tandis qu’Audrey donne ses baskets à un type en tongues, nous apercevons les traces que laisse cette lourde charge sur les muscles de son cou et de son dos.
Ils ont le contact très facile et nous faisons ainsi les 3 km de montée jusqu’au cratère en leur compagnie. Vraiment sympas… mais là où ils nous écœurent, c’est que pendant que nous suons sous l’effort et sous la chaleur, eux grimpent tranquilles au même rythme que nous en sifflant, fumant, chantant gaiement voir les 3 à la fois !
Ils se lèvent entre 2h et 4h pour aller collecter cette matière jaune qui va servir dans la production de cosmétique, d’engrais, de médicaments ou d’insecticides et font ce trajet 2 fois par jour.
Nous arrivons en un peu moins de 2h au bord du cratère. Les fumerolles à l’odeur sulfureuse sont importantes, ça dégage sacrément ! Le point de vue sur le lac est superbe.
Nous décidons de descendre vers ce mortel joyau turquoise et ainsi mieux voir les canalisations d’où s’échappe toute cette fumée, et le travail des porteurs. Le sentier est une rude pente que ce soit pour nous qui descendons ou ces ramasseurs qui le remontent chargés comme des mules.
Nous nous arrêtons un peu après la mi-chemin, d’où assis sur une plateforme, nous voyons mieux ce que nous voulons sans toutefois être dans cette fumée suffocante. Avec les jumelles, nous observons tout aussi bien.
Les hommes sont là, aux portes de l’enfer, dans ce brouillard sulfureux irrespirable, cassant le soufre, chargeant ensuite leurs paniers de cette substance jaune avant de remonter lentement, en clopant leur kretek et faisant une pause ici ou là.
Nous restons là une heure à regarder ces scènes dans ce décor impressionnant…
Il est temps de repartir. Comme l’hôtel est assez cher, nous n’y passerons pas 2 nuits et nous espérons être sur Bondowoso pour le soir. Nous arrivons à quitter la chambre à l’heure et attendons 2h qu’un minibus passe. Celui qui nous prend est une épave qui tombera en panne à 4 reprises et nous laissera à Bondowoso, épuisés par 4h de trajet.
Prochaine étape, l’île de Madura, au large de Surabaya… mais patientez un peu jusqu’à notre prochaine connexion.
Tata les amis à bientôt pour la suite…