Jurassic Park & Paradise Islands
Selamat sore,
Nous commençons donc notre programme prévu depuis Labuanbajo à Rinca, un des fiefs du varan de Komodo, le plus gros lézard du monde avec ses 3 m et ses 100 kg ! Ici, on l’appelle « ora ». Rinca et l’île de Komodo, voisine, sont deux îles quasi-désertes au relief accidenté, au paysage de savane et de mangrove. Elles sont enchâssées entre Sumbawa et Flores. Elles font parties du parc national de Komodo, tout comme leurs écosystèmes marins et sont, qui plus est, classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Voilà pour la petite description géographique…
Maintenant, voici un petit topo sur ces fameux varans.
Les rumeurs sur ces monstrueuses créatures circulaient bien avant que leur existence ne fut confirmée en Occident. Des pêcheurs de poissons et de perles qui s’étaient aventurés dans ces régions avaient rapporté des histoires de lézards féroces aux énormes griffes, aux dents redoutables et à la terrible langue jaune. Ils auraient peut-être même influencé la tradition du dragon chinois. Lors de la première expédition néerlandaise dans l’île, en 1910, deux de ces animaux furent tués et leur peau rapportée à Java. La première publication à leur sujet remonte d’ailleurs à cette époque.
Le dragon de Komodo est en fait un varan. Les différents espèces de varans possèdent caractéristiques communes : tête fuselée, orifices auriculaires visibles, cou long et mince, yeux dotés de paupières et de pupilles rondes et puissantes mâchoires. Taillés dans un corps massif, les dragons possèdent 4 pattes robustes, avec 5 orteils armés de griffes et arborent une longue queue épaisse faisant fonction d’arme puissante, de gouvernail (ils peuvent nager sur plusieurs km) ou d’instrument préhensile. Leur corps est couvert de petites écailles, certaines en forme d’épines, d’autres hérissées ou osseuses.
Les pattes vigoureuses du varan lui permettent de courir à 18 km/h, sur plus de 500 m, queue levée.
Devant la menace, ces reptiles se réfugient dans leurs abris habituels : crevasses ou arbres (pour les plus petits d’entre eux), ou encore dans l’eau.
Ils ne deviennent véritablement dangereux que lorsqu’ils sont acculés dans un coin et n’hésiteront pas à attaquer un rival beaucoup plus gros qu’eux. Juste avant de passer à l’acte, ils se dressent souvent sur leurs pattes arrière et utilisent leur queue pour assommer leur adversaire. Leurs meilleures armes restent leurs dents aiguës et leurs griffes acérées, capable d’infliger de graves blessures.
Les varans ont un odorat très développé et sont tous carnivores. Les plus petits mangent des insectes, des oiseaux, des petits lézards et les plus gros se nourrissent de buffles, de cerfs et de chevaux. Sa gueule peut s’ouvrir considérablement et lui permettre d’avaler une chèvre d’un seul trait. Pour s’attaquer à des proies plus grosses, les dragons tendent une embuscade à leur victime, la mordent et attendent que les quelques 60 bactéries qu’ils ont dans leur gueule fassent effet avant de la dévorer. Ces bactéries peuvent tuer un buffle en une à deux semaines. Les ora se mangent aussi entre eux, c’est pourquoi les petits passent au moins les 5 premières années de leur vie dans les arbres et ne s’aventurent sur la terre ferme que lorsqu’ils ont atteint la taille minimum de 1 m.
Leurs oeufs font environ 9 cm de long près de 200 g et les femelles pondent entre 15 et 30 œufs à la fois. Elles les enfouissent dans un nid creusé à même le sol et les protègent ainsi pendant 3 mois d’éventuels prédateurs. Le temps d’incubation dure 9 mois.
Les varans ne sont pas des rescapés de l’ère des dinosaures, ce sont des reptiles extrêmement souples et évolués. Le fait qu’ils n’existent que sur et aux alentours de Komodo reste un mystère tout comme la raison pour laquelle les mâles sont 3 à 4 fois plus nombreux que les femelles. Sur Rinca, on dénombre 1336 dragons.
L’espèce est aujourd’hui protégée.
C’était pour moi un rêve de gamin que de les voir « en vrai » car fasciné par les dinosaures, je croyais comme le laissait entendre les premiers documentaires, qu’ils en étaient des survivants. C’étaient une façon de voir à quoi ça pouvait ressembler. Je n’ai donc pas été déçu. Ces créatures sont tout autant impressionnantes qu’elles sont hideuses. Par contre, nous n’avons pas eu la chance de les voir sur la balade de 2 heures que nous avons faite dans la savane de Rinca, magnifique par ailleurs. Nous n’avons pu voir que ceux qui rôdaient aux alentours des cuisines du camp mais ça restera pour nous un grand moment.
Après ça, nous avons repris notre petit bateau, direction un îlot, pour y faire du PMT. On s’est régalé. Jolie plage, jolies couleurs aux abords de l’îlot et faune sous-marine relativement riche. Du sommet, la vue était superbe… Enfin, retour sur Labuanbajo pour finir cette première journée sur Flores. Qu’il est bon de vivre ça avec les parents.
Le lendemain, nous décidons avec les parents de ne pas aller sur Pulau Bidadari (ils y passeront la journée quand nous irons plonger) et voguons direct vers Pulau Sabolo. Choix non regrettable puisque nous ne serons que tous les 4 sur cette petite île volcanique à la plage superbe. Ca aura été l’occasion pour Audrey et maman de faire des allers-retours sur la plage pour ramasser des coquillages et de papoter, sagement assises dans une eau à 28 degrés. De mon côté, ça aura été le bonheur retrouvé de nager avec mon père, l’homme par qui ma passion pour la mer est née, et de s’émerveiller de la qualité des fonds marins qui défilaient sous nos masques. Raie à points bleus, tortue verte, seiches énormes, balistes, loches, perroquets, etc… on a presque tout vu. Ca promet pour la sortie plongée que nous devons faire avec Audrey ! Nous rentrons donc bien contents et tout bronzés pour se délecter, le soir venu, de calamars grillés, de steaks de thon et de mérou grillé.
J 3, les parents partent comme prévu sur Pulau Bidadari tandis qu’avec Audrey, nous partons faire une sortie de 2 plongées sur les récifs de Komodo, réputés pour être parmi les plus riches au monde. En effet, la convergence de courants chauds et froids crée un environnement particulièrement nutritif, des vagues violentes et des tourbillons qui attirent nombre d’animaux marins (dauphins, raies aigles et mantas, thons, baleines bleues…). A cela s’ajoute une vie fixe en parfait état (coraux, gorgones, éponges, ascidies…).
Bon, disons le net, cette réputation n’est pas surfaite et c’est certainement parmi les plus belles plongées que nous ayons faites. Nous avons vu des requins pointes blanches, une raie aigle, huit raies mantas, des petits thons, du thazar, d’énormes carangues grosse tête, bleues et autres, des castex monstrueux, 3 beaux napoléons (dont 2 parmi les plus gros qu'on jamais vu), de belles tortues vertes, de beaux nudibranches, des squilles, et des milliers d’autres poissons. Superbe ! Dommage, une fois de plus, que notre caisson étanche soit resté dans le container pour la France mais les images sont dans notre disque dur cellulaire, c’est le principal.
Demain, nous quittons Labuanbajo pour Ruteng, en pays Manggarai. Alors, suite au prochain épisode les amis et à bientôt. On se joint tous les 4 pour vous saluer affectueusement.
Selamat tinggal…